Un jour ce post aura un titre :p

L'inspiration, ça va, ça vient. Surtout pour les titres.

Je me lance dans un genre un peu différent du Chant de l'Arbre, mais toujours plein de recettes faciles. A force de lire que ça ça devient dur d'écrire autre chose.
Bref je vais le découper en plein de morceau, sinon je suis sûr que personne va le lire. Ca fait un bon pavé



ACTE I


L'attente commençait à trainer en longueur.
Le lieutenant se tortilla nerveusement sur son siège, lui arrachant un grincement et s'attirant du même coup un regard réprobateur d'Ashrad.
-Elle va venir. Mon informateur est formel.
Ashrad répondit d'un vague grognement qui signifiait qu'il valait mieux en effet qu'elle vienne.

Le lieutenant déglutit péniblement. Lui qui s'attendait à une promotion d'au moins deux grades avec cette information, voyait maintenant sa tête proche de se détacher de ses épaules.
Son supplice ne dura pas plus longtemps.
Un long glisseur au fuselage filiforme s'engageait dans la ruelle, les trombes de pluie s'écartant devant son champ magnétique.
Ashrad se raidit, et la consistance soudaine de son aura fit se recroqueviller un peu plus le lieutenant.
Une silhouette féminine prit pied dans la ruelle.
Ashrad étouffa un juron.
Aussitôt la femme tourna la tête vers le glisseur ou attendaient les deux hommes, et malgré les vitres fumées Ashrad devina un regard myosotis qui les scrutait froidement.

Une autre silhouette s'était extirpée du glisseur. De très forte stature, l'homme dégaina prestement un parapluie aux couleurs vives sous lequel vint se réfugier la femme.
Ensemble ils sonnèrent à une poterne non loin de là.
Un judas s'ouvrit, quelques mots s'échangèrent, puis ils s'engouffrèrent dans l'ouverture béante.
La porte se rabattit derrière eux avec fracas.

-Nisura. Ainsi elle est en vie...
Les yeux d'Ashrad étincelaient de rage, mais il chuchotait comme s'il craignait que l'ancienne Arya de l'Empire eût pu laisser une oreille derrière elle.
-Elle est magnifique, murmura le lieutenant d'un air totalement dénué d'intelligence.
-Ouais... maugréa Ashrad, se remémorant malgré lui l'échec cuisant de ses tentatives de séduction alors qu'il était Premier Ministre de la Guerre.
-Dois-je donner l'ordre de la faire capturer, Al-Ashrad ? demanda le lieutenant en appuyant sur le « Al », marque de la toute puisance de l'Empereur, lui signifiant ainsi que la réapparition de la Reine des Couleurs ne changeait rien à sa loyauté.
-Non. Je veux d'abord savoir ce qu'elle manigance...
Je vais entrer.
Le lieutenant ravala ses objections.
-D'autres personne sont au courant qu'elle est en vie ?
-Seulement moi et l'informateur, Seigneur.
-Félicitations. Te voilà Capitaine. Gardes le silence et tu finiras bientôt Commandant. Quant-à l'informateur, arrange toi pour qu'il se taise. Tue le s'il le faut.
-A vos ordres. Merci Al-Ashrad, fit le Capitaine, cachant mal sa joie. Son salaire venait d'être multiplié par huit !

Lorsqu'Ashrad sortit du glisseur, il était méconnaissable. Sont teint s'était éclairci, ses traits épaissis, et ses yeux d'ordinaire d'un vert presque fluorescent, héritage d'Asraxar, étaient d'un marron terne.
Si ses dons en Illusion étaient loin d'égaler ceux de la Reine des Couleurs, il savait les combiner à merveille avec sa capacité à commander aux esprits faibles et parvenir au final à un résultat équivalent.

Des accords d'une musique démodée sourdaient à travers la lourde porte.
Un pas lourd s'approcha après qu'il eût sonné, et le judas s'ouvrit sur une face de bouledogue à l'air méfiant.
-Qu'est-ce que tu veux ? C'est pas la soupe populaire ici. Dégages.
-Laisse-moi entrer.
La voix d'Ashrad s'était teintée d'une nuance rocailleuse qui rendait plus profond l'effet hypnotique de sa voix sifflante. Sa volonté s'insinua dans le subconscient du mâton, qui eût tout à coup extrêmement envie de laisser entrer l'inconnu.


La musique était assourdissante, l'atmosphère enfumée et la foule agglutinée. Un véritable concentré de tout ce qu'Ashrad détestait.
L'air pincé, il s'efforça d'oublier qu'il était l'Empereur, et se jeta dans la mêlée.
On lui renversa un verre d'alcool dessus, on lui marcha sur les pieds, mais il atteint rapidement un espace dégagé d'où il put observer les alentours.
L'atmosphère tamisée et les lumières noires faisait paraître les visages des gens blafards. Les uns se trémoussaient sur la musique, certains vacillaient légèrement, le regard altéré. Mais la plupart n'avait d'yeux que pour l'estrade circulaire où une femme dansait, arrachant des cris et des sifflets aux hommes massés autour.

Il lui fallut un moment avant d'accepter ce qu'il voyait. La danseuse n'était autre que Nisura.
Il échappa un ricanement sinistre. Voilà donc où en était réduite la Sèmerance.

Mais lorsqu'elle commença à effeuiller un à un ses vêtements, la stupeur remplaça le mépris. Un moment, il se trouva dans la même situation que les autres hommes présents, à contempler les formes somptueuses se dévoiler une à une en bavant d'envie.

Mais il se rendit vite compte que quelque chose clochait. La transition entre les deux états d'esprit avait été trop brutale. Elle était en train de tous les manipuler, utilisant ses pouvoirs pour échauffer l'atmosphère.
Il détourna la tête et dissipa l'intrusion d'une torsion mentale.

Quand il la regarda à nouveau, il trouva ses yeux rivés aux siens, tandis qu'une très légère marque d'amusement dansait sur ses lèvres.
-Et merde... maugréa-t-il.
Elle quitta l'estrade et, complêtement nue, traversa en dansant la distance qui les séparait. La foule s'écartait devant elle, personne n'osant la toucher.

Ashrad sentit une inquiétude poindre. Nisu avait toujours été imprévisible, et si elle se décidait à l'attaquer, il n'était pas sûr d'avoir le dessus. Déchûe ou pas, elle était toujours la Reine des Couleurs, celle qui était entrée dans l'Arbre-Monde et avait changé à tout jamais l'équilibre sur Chandelarbre.
Il se rassura en songeant qu'une bonne partie des hommes présents étaient des militaires en permission, que s'il dissipait son déguisement il lui suffirait d'un ordre pour reprendre le contrôle de la situation.

Mais quand elle s'arrêta en face de lui et entama une danse lascive tout en dardant sur lui un regard ironique, il n'en menait pas large.
-Bonsoir Ashrad, chuchota-t-elle en omettant volontairement son titre. Je suis flattée que tu sois venu seul.
Elle lui lança un sourire désarmant, virevolta sur elle-même, s'approcha et, cambrée en arrière, lui promena sa poitrine à quelques centimètres du visage.
Elle lui murmura ensuite à l'oreille :
-Viens me voir dans ma loge après. Nous avons tant de choses à nous dire...
Puis sur un éclat de rire, elle partit troubler un autre homme.

Ashrad s'était efforcé de rester impassible, mais c'est l'air un peu hébété qu'il regarda autour de lui. Où était le bar, déjà ? Il avait besoin d'un remontant.

C'est la qu'on trouve dommage de pas forcement avoir lu ce qui se precedais ~~

Heureusement qu'on efface rien ^^

Lire le Chant de l'Arbre ne t'avancera à rien. Ce n'est pas une suite.
Ca se passe bien après, Nisu est officiellement morte (comme je l'ai annoncé quand j'ai changé de nom).

Il réfléchit à la proposition de Nisura devant une verre de gin-deut.
N'importe qui aurait accouru à la loge, mais il savait très bien à quoi s'en tenir. Elle jouait avec lui comme un chat avec une souris. Comment avait-elle fait pour prendre aussi aisément le contrôle de la situation ?! C'était lui l'Empereur, c'était elle la proie !
Et il ne pouvait même pas refuser le rancard sans perdre la face.
Perdre la face ? Mais qu'est-ce qui lui prenait ? Depuis quand se souciait-il de ce que pensaient les autres de lui ?
Elle n'était plus Reine, pourquoi devrait-il essayer de lui plaire ?
Parce qu'elle me plait, finit-il par réaliser.

Cette pensée résonna comme un signal d'alarme. Nisura était la personne la plus dangereuse au monde pour son règne. Si elle réapparaissait, nombre de gens n'auraient qu'une idée, la remettre sur le trône, à sa place.
Pas question de laisser ses sentiments l'adoucir. Elle l'avait repéré, alors il fallait la capturer, ce soir.
Ils auraient tout le temps d'avoir cette conversation si prometteuse une fois qu'elle serait enfermée dans une cellule capitonnée sur Vactromihyarx, où personne n'aurait connaissance de son existence.

D'une pression de la langue, il fit jouer une dent à pivot et appuya sur le bouton qu'elle dissimulait, activant la puce qu'il avait implantée au niveau du cervelet.
Il composa ensuite mentalement la fréquence qui le mettrait en communication avec le capitaine qui l'attendait dehors.

Seul un étrange grésillement lui répondit.

Quel incapable. Il va repasser caporal si ça continue.
Il réessaya. Même résultat.
Une inquiétude commençait à poindre.
Il composa alors la fréquence du Maréchal Niblette, un imbécile tellement amoureux du pouvoir qu'il en devenait digne de confiance.
L'entêtant grésillement lui répondit à nouveau.

Piégé.

Sentant la panique l'envahir, il appliqua aussitôt la méthode des Freyrs d'Asraxar. Il vida son mental jusqu'à ce que la panique ne soit plus qu'une douloureuse émotion au niveau du plexus solaire. Il façonna ensuite avec son mental libéré une nouvelle émotion, qui pourrait se résumer par la confiance en soi, et par la volonté la projeta vers son plexus.
La panique s'évanouit, remplacée par un calme confiant teinté de colère.
S'ils lui avaient tendu un piège, ils allaient le payer très cher.

Nisura venait de terminer sa danse et s'apprêtait à quitter la scène.
Il lui jeta un regard noir de haine, auquel elle répondit en haussant un sourcil interrogatif.

Il ne le vit pas. Faisant volte face, il traversa la foule en force, solidifiant son aura pour qu'elle écarte les gens à sa place. Il y eut quelques exclamations, mais il avait déjà atteint la sortie.
Les mâtons étaient maintenant deux, ce qui ne fit que confirmer ce qu'il savait déjà.

Lorsque le premier tenta de l'arrêter, d'un geste il fit jaillir sa lame d'assassin, la lui plongea dans le ventre, et donna un coup sec vers le haut. Une grande gerbe de sang jaillit sur lui tandis que les entrailles du garde se dévidaient à terre, mais il n'y prêta pas attention.
Le deuxième mâton lança un cri d'alerte et sortit son arme.
D'une poussée d'aura Ashrad le projeta contre un mur, puis contre un autre. L'homme s'effondra, soudain flasque.

Des cris s'élevaient derrière lui.
Mû par un pressentiment, il fit volte face. Un homme braquait une arme sur lui.
-Plus un geste ! cria l'imbécile.
Ashrad n'eût pas besoin de geste. L'arme devint instantanément si brûlante que l'homme la lâcha. En heurtant le sol, le coup partit, blessant quelqu'un dans la foule.

La fureur d'Al-Ashrad avait atteint un niveau jamais expérimenté. Sa maîtrise de ses capacités était devenue si instinctive qu'il avait la sensation de ne plus avoir de limites.
-Ashrad ! Stop ! La voix de Nisu était impérieuse tandis qu'elle se frayait un chemin vers lui.

Du coin de l'oeil, l'Empereur vit un homme sortir une arme. Il ne lui vint pas une seconde à l'idée que l'homme était sûrement un militaire et qu'en dévoilant son identité il pouvait s'en faire un allié. Son attention était focalisée sur la survie.
D'une pensée il chargea son aura de l'essence de l'Élément Feu, celui qu'il maîtrisait entre tous, et d'une émotion il la fit éclater.
L'air explosa soudain autour de lui en une formidable déflagration. Dans un rayon de plusieurs mètres autour de lui, des dizaines de personnes s'effondrèrent à terre en hurlant de souffrance, brûlées au troisième degré.

L'attaque de Nisura ne fit pas un bruit. Aucune perturbation énergétique ne donna à Ashrad d'indice pour la contrer.
Une soudaine fatigue harrassante manqua le terrasser. Autour de lui, les rares personnes encore debout rejoignirent les autres à terre, profondément endormies. Le silence succéda aux cris.

Heureusement pour lui, Ashrad était en train de travailler sur le Feu, Élément synonime de vitalité et de volonté, et il résista farouchement à l'intrusion.

La Sèmerance avançait calmement, enjambant les corps inanimés qui jonchaient le sol. Elle serait bientôt à sa hauteur.

Concrétisant son attaque d'un geste pour renforcer son effet, il tenta avec rage d'envoyer le Feu sur elle.

-Non. Nisura prononça ce mot calmement, presque avec douceur, mais ses yeux brillaient d'une lueur impérieuse.

Ashrad sentit instantanément la source se tarir. L'émotion contrôlée qui devait lui permettre de déchaîner son pouvoir disparut subitement.
Mais la charge de Feu qu'il avait accumulé en lui, elle, ne disparut pas. Comprimée à l'intérieur de ce corps trop fragile pour la supporter longtemps, elle le ravagea de l'intérieur.
Ashrad hurla tant la chaleur devint insupportable. Il se battit, essayant vainement d'étouffer un feu imaginaire, puis tomba à la renverse.

A travers un brouillard sanglant, les dernières miettes de sa conscience virent un visage penché vers lui.
Deux grands yeux violets se posèrent sur lui. Sa perception se brouilla, et bientôt il ne vit plus qu'un oeil énorme et fixe, tandis que résonnait une voix douce et chaude.
-Dors bien mon Ashrad. J'ai besoin que tu sois en pleine forme pour ce qui va suivre...

------------------------------------------------------------------------------------



Assis à son bureau au palais impérial, Al-Ashrad parcourait d'un oeil pensif un rapport venant de Kxylone, dans les Bordures. Une boîte de nuit avait été ravagée par un fou furieux. Les victimes portaient des brûlures, cependant aucune trace de feu physique n'avait été décelée.

Il fit appeler les Chef des Renseignements, une femme qui ressemblait à une ombre et qu'on appelait le Douze.
-Un Freyr d'Asraxar est passé sur Kxylone et y a causé des troubles. Trouve moi qui c'est et ce qu'il voulait.
-Oui Seigneur.



Fin de l'acte I

c'est long,très long, et tard, très tard(oui je suis crevé^^)

Demain je lis ça =)

edit: Putain t'es un méga guerrier de la mord, la classe
c'est pas mal, malgré quelques phrase qui cloche! je lirais la suite deman.