[RP-2] Terres saintes d'Ascalon, l'Ordre de la Tour d'Argent

Khelben leva l'index droit en direction de la fenêtre de son bureau. Les poignées tournèrent d'elle-même et les panneaux de saphir s'écartèrent pour laisser passer la brise matinale d'Irator. L'Archimage respira profondément cet air qu'il connaissait par coeur, et laissa son esprit s'envoler sur un tout autre souffle. Le monde parassait si petit face à l'immensité de l'Univers...

Alors qu'il parcourait l'orbite de la planète, il sentit une perturbation du continuum espace-temps. Une fenêtre de sortie Hyper-espace, rien de plus banal. Il porta son regard vers la source des remous, et reconnu instantanément le vaisseau qui en sortit. Il était temps de se rematerialiser dans la Tour d'Ivoire.

-Arcaniste Fikel, appellez l'Archimage Vaelastraz et la Haute Magistrice Nerys. Et préparez la salle du Cristal. Je me charge du reste.
-Bien Monsieur.

Khelben attendit que son confrère soit parti pour activer un sort de téléportation qui l'ammena dans la Bibliothèque secrète d'Irator. Une salle censée n'exister que dans les légendes, en tous cas pour le commun des ascaloniens. En réalité, un des plus grands rassemblements de connaissance existant dans l'Univers. Des documents inavouables, des informations inimaginables s'entassaient dans ses rayons impécablements rangés, et contamments entretenus par un enchevêtrement complexe de sortilèges. Seuls les mages du Premier Cercle y travaillaient, jour et nuit. l'accès leur était réservé, les seuls exceptions êtant les cinq archimages d'Irator, Vaelan et ses deux Commandeurs, et le Grand Maître du Temple. Même le Roi, une puissance bien trop changeante, en ignorait la véritable nature.
Les histoires racontent qu'elle se situerait sous le Grand Cristal, mais la réalité est toute autre. Il y a bien un portail caché au sein de l'Académie qui amène quiconque y pénètre face à son immense porte d'Onyx, mais sa localisation exacte est bien plus profondément dissimulée dans la planète.
D'autres récits parlent d'un Gardien... il veillait sur son bien, mais personne ne lui avait plus parlé depuis... bien longtemps.

-Bonjour Maître. Je ne pensais pas vous voir de si bon matin !
-Je ne pensais pas devoir venir non plus, mais vous connaissez la Garde Noire, ils ne savent pas être autrement qu'en avance.
-Ah, ils sont déjà là ?
-Ils entament leur entrée dans l'atmosphère.
-hmm, d'accord. Voici le livre que vous m'aviez demandé de copier, nous l'avons terminé hier soir.
-Merci Hulia.
-C'est un ouvrage très puissant que vous voulez sortir d'ici... Incantations Superieures contient des sorts que la plupart d'entre nous ne peuvent même pas comprendre.
-Je le sais bien Hulia, je connais ce livre par coeur. Pensez-bien que si je le sors, c'est pas nécéssité. Et ne vous inquétez pas, il sera entre de bonnes mains.
-Je ne m'inquiète pas Maître, votre compétence et votre sagesse dépasse de loin tout ce dont je pourrais jamais réver.
-Vous savez, le temps possède un rôle important dans ce jeu complexe que nous impose le pouvoir. L'experience n'en est qu'une conséquence.
-J'entends bien...
-Passez une bonne journée Hulia.

La pâle lueur des torches magiques de la Bibliothèque laissa bientôt sa place à l'éclat du Soleil d'Irator qui illuminait la Baie d'atterissage de l'Académie des Arcanes. Alors que se dissipait son incantation de téléportation, le mage put observer l'Ombre d'Argent atterir face à lui. Le contraste entre la pierre blanche des bâtiments alentours et la coque noir du vaisseau se faisait etonnante. La lumière réfléchie par l'antique bâtise semblait se précipiter dans le gouffre infini des plaques de Céramite de la navette.
La rampe de débarquement s'ouvrit dans un sifflement. Deux occupants en sortirent, et saluèrent avec joie l'homme qui les attendait.

-Espèce de vieux sacripant ! Comment vas-tu ? Pas trop usé à rester assis dans une Tour ?
-Tssss, toujours le même toi. Comment Oses-tu parler ainsi au second Archimage d'Irator ?
-Oh, je peux facilement me remémorer deux ou trois événements de notre passé commun... Tiens par exemple, dans cette Taverne miteuse des bas-fond d'Eregion, en mission pour la Garde, quand tu avais croisé cette serveuse....
-Oui bon ça va, tais-toi jeune chenapan, tu ne voudrais quand même pas me discréditer face à mes apprentis ?!
-J'hésites j'hésite...
-Et bien Astarii, que restes-tu silencieuse ? Ca ne te ressemble pas. Approches-donc ! Je suis apaisé de voir que ton court séjour sur Altyr t'aura tout de même beaucoup appris.
-Bonjour Maître, j'ai juste été surpris de...
-Je vois, Valombre et moi sommes de vieux amis, et il un des seuls à avoir les moyens de m'interpeller aussi...familièrement

L'Archimage jeta un regard noir au Paladin, qui affichait un large sourire. Bien des aventures avaient liés les deux compères, aujourd'hui devenus des sages. Leur âge resterait inconnu du commun des mortels, mais nul ne doutait qu'il devait dépasser de loin la moyenne ascalonienne. Et pourtant, leur visage rayonnait encore d'une jeunesse inaltérable, bien que marqués par le poids de l'experience, de la sagesse et des responsabilités.
La jeune magicienne se sentait un peu gênée, elle qui avait eu l'habitude de traiter son maître avec tous les égards dûs à son rang. Et l'aura naturelle du Commandeur n'arrangeait en rien sa position. Pourtant... elle ne savait encore rien de ce qui l'attendait....

-J'ai d'ailleurs ici quelque chose pour toi. Il ma beaucoup servi de part le passé. Aujourd'hui, je pense qu'il est temps d'ouvrir cet héritage de la Tour. Tu as montré à tous ton immense pouvoir et tes capacités hors du commun, ainsi que ta sagesse, certes encore naissante, mais néanmoins présente, et forte. Prends ce livre, c'est une copie d'un ouvrage unique. Cet exemplaire est tiens, et quand tu le saisiras, nul autre que toi ne pourra l'ouvrir. Hormis quelques exceptions bien sur, nul doute que le gros balourd qui se tient à côté de toi sait comment contourner mon sortilège, mais c'est surement un des seuls cas de l'Univers. Et quand bien même, il ne saurait nourrir que ton esprit. La connaissance qu'il contient est une des clés du Pouvoir. Uses-en avec discernement. En le prenant, tu acceptes d'intégrer le Premier Cercle des Arcanes. La lecture d'Incantations Superieures te révelera les secrets qui incombent à ses membres, et bien plus encore. Et quand tu reviendras parmis nous, tu sauras où est ta place. Je n'attends aucune parole de toi, mais ça tu le sais déjà. Prends-le, et va.
-Monsieur, L'Archimage Vaelastraz vous fait savoir que tout est prêt.
-Bien. Valombre, tu es sur de vouloir le faire ? La dernière fois...
-Oui mais la dernière fois nous n'avions pas le même savoir et les mêmes compétences. Ca fonctionnera sans accroc.
-Je l'espère. Allez-y, rentrez dans l'Ombre, et que la Lumière des Deux Tours vous protège.
-Au revoir mon ami.
-Au revoir Maître...

L'ancienne apprentie s'en retourna vers le vaisseau. Le Paladin allait la suivre quand il sentit que Khelben voulait encore lui parler, mais seul. Il patienta quelques instants avec de porter un regard interrogateur a son ex-compagnon d'armes.

-Hum, tu n'as rien perdu de ton sixième sens à ce que je vois. Veilles bien sur elle Valombre... Outre la place qui lui sera réservée si... quand elle reviendra, c'est aussi une des rares apprenties qui m'aît jamais redonné le plaisir d'enseigner.
-Ne t'en fais pas Khelben, je saurais nous ramenner tous vivants.
-Je l'espère...

Valombre salua l'Archimage, puis ne resta le que le souffle de sa cape. Quelques instants plus tard, la navette prit son envol, et se plaça en vol stationnaire au dessus de la Tour d'Ivoire.
Khelben tendit le bras, un baton d'ébène noir se materialisa entre ses doigts, puis il se téléporta au coeur de l'Académie. Il se retrouva face à un piedestal, au-dessus duquel lévitait un cristal, de la taille d'un poing. Des barrières magiques crépitaient autour. Portant son regard à gauche puis à droite, il put saluer d'un hochement de tête ses deux confrère, disposés en triangle autour de l'antique relique.

-Bien, nous pouvons commencer. Il va nous falloir créer une déchirure des arcanes à l'avant de l'Ombre d'Argent, pour le propulser vers sa destination, sur les flux des Arcanes. Chacun sait ce qu'il a à faire.

La salle résonna bientôt d'incantations diffuses. Le cristal commença a tourner sur lui-même, alors que des particules de lumière s'en échappait pour venir se loger dans les bâtons flottant au devant des trois magiciens. Un souffle puissant remonta soudainement le conduit qui parcourait la Tour de la salle de Cristal, située dans les sous-sols, jusqu'à sa pointe, de laquelle jaillit un nuage d'étincelles. L'air se mit à trembler au devant de l'Ombre, qui se retrouva soudainement aspirée dans un éclat aveuglant vers son destin.

Contrôle Orbital de Sulmizar
Coordoonées : non référencées dans la BDG

Ouhlà, mais qu'est ce que c'est que ce bordel... Chef ! J'ai un échos, mais c'est très bizarre.
-Un échos ? Si vous pouviez être plus clair Soldat Silmir, ça m'arrangerait beaucoup... nous avons des dizaines d'échos tous les jours...
-Il ne correspond à aucun vaisseau annoncé, mais surtout... oh et puis merde, venez voir vous même. Il est apparu comme ça juste dans la zone de contrôle, je n'ai aucune trace de saut hyperespace ou de rupture. Il n'y avait rien, et d'un coup y'a quelque chose
-Hum... bizarre oui, le registre confirme ce que vous dites. Envoyez une patrouille l'intercepter, et forcez-le à atterir à la Douane Orbitale, s'il a un système de camouflage, mieux vaut se préparer au pire.
-Bien monsieur.

L'opérateur radar brancha sa console radio et activa deux canaux différents. Les messages fusèrent

-Opérateur CO-6 à patrouille 531, interception de l'échos 347 référencé sur vos écrans dans le secteur OH 5, sommation de suivre jusqu'à contrôle militaire aux DO-HS.
-Patrouille 531 à CO-6, bien reçu, entamons interception. Contact visuel, navette de classe Lambda-3, tous systèmes d'armement éteints, prenons contact radio.

Les hauts-parleurs de l'opérateur lui permettaient de suivre l'évolution de la situation. La Douane était alertée, des hommes attendaient. Les chasseurs avaient encadré l'appareil, d'après le suivi à distance des communications radio, c'était une navette commerciale, aucun système de camouflage détecté par les scaneurs de la patrouille. L'Ombre d'Argent ... Bizarre tout de même, elle n'apparaissait pas dans les fichiers de référencement de l'armée impériale. C'était de toute manière du ressort des Douanes maintenant. L'absence d'échos était peut être dûe à une défaillance système... Il allait falloir vérifier tout ça.

-Et merde. On doit les suivre monsieur, que faisons-nous ?
-Vous m'aviez bien demandé à quoi servaient les caisses de cristal que nous avons emmené ? Dites leur notre indicatif et les informations de classe I du vaisseau, identifiez nous comme vaisseau de commerce.
-Bien monsieur... voilà, le message est envoyé. Nous arrivons en vue de la station orbitale. Mais qu'est-ce que...
-Un rayon tracteur, lachez les commandes et appuyez sur le bouton vert, oui celui-là. Parfait, allez mettre les tenus que je vous ai préparé dans votre chambre, il vous que vous ressembliez à des gardes engagés pour protéger le vaisseau des pirates. Rappellez-vous bien votre rôle, je vous ai engagé, je fais du commerce de cristal dans le secteur. Vous m'aidez à piloter le vaisseau et me servez de gardes du corps. Je m'occupe du reste, ça sera vite réglé, ne vous en faites pas.
-Compris monsieur. Et pour Madame ?
-Je lui fais confiance pour ne pas paraître aux yeux des Douaniers. Et il nous faudra les informations contenues sur l'un de leur badges magnétiques, tu auras tout au plus 10 minutes pour en faire une copie magique.
-Ca devrait être largement suffisant, ne vous inquiétez pas.
-Bien. Allez, au travail.

Les Docks Orbitaux de Sulmizar étaient impressionants. Afin de ne pas perturber la vie planétaire, l'ensemble des accostages/décollages se faisaient directement en orbite, où avaient été installé l'ensemble du système de défense, le quartier général des Douanes et des Forces de Défense, ainsi que les baies d'accostage et l'immense chantier naval de la planète. Vu le trafic incessant, afin d'éviter les accidents, les manoeuvres des vaisseaux étaient guidés par un complexe système de rayons tracteurs. Hormis les chasseurs des patrouilles de sécurité, bien entendu.
L'Ombre arriva bientôt en vue d'un hangar, protégé du vide par un champ de force dont on pouvait percevoir les miroitements bleutés. Guidés par le rayon gravitationnel situé sur le plafond, à l'interieur de la salle, le vaisseau noir vint se poser face à un groupe de Douanies armés, postés de pied ferme devant la rampe de débarquement. La tension monta d'un cran lorsqu'en descendirent Jolhinar et Firma, armé de fusil laser à viseur. Rapidement suivis par Valombre, toujours vétu de sa cape, portant sa lame à sa ceinture, mais ayant délaissé l'étoile de la Tour.

-Capitaine Saris, Douanes de Sulmizar. Je suis chargé d'inspecter votre vaisseau et de vous faire remplir les papiers d'usage, vu qu'apparement vous n'êtes pas encore référencé. Veuillez décliner identité, état, et poser vos armes.
-Bonjour Capitaine. Je suis le Messager Valombre, de la guilde des marchands d'Astiorna. Ceci doit expliquer mon absence dans vos registres. De plus, aucune loi ne nous oblige à baisser nos armes, alors que vos hommes poitent les leurs sur nous. Je ne comprends vraiment pas cet élan de violence alors que je viens ici uniquement pour vendre du cristal ! J'ose espérer que le Haut Consul ne veut pas en venir à un incident diplomatique avec la République...
-Messag... euh...
-Quoi ?! Vous osez ne pas me croire ??? Voyez donc ma chevalière !
-Oh oui, euh, désolé monsieur hum... C'est juste que... Je vous présente tous mes excuses de... je suis vraiment confus, un incident technique malencontreux.
-Ne vous inquiétez pas Capitaine, vous faites votre travail, vous devriez être récompensé pour ça. Vous vouliez inspecter notre vaisseau ?
-Euh..; hum, je ne crois pas que ce sera nécéssaire hum... si nous pouvions juste voir une partie de votre marchandise.
-Mais bien sur. Gaëtan, déchargez une des caisses.
-A vos ordres monsieur.

Les procédures se déroulèrent sans accroc, assez rapidement. La navette fut reconduit, avec ses occupants, dans le secteur commercial des docks orbitaux, et l'équipe put souffler. Le Caporal Carter porta un regard intrigué à son superieur... décidement, beaucoup de choses lui échappaient pour le moment.
Habituée à ce genre de missions, elle compta inconsciemment les membres de l'équipe présents dans la salle commune de l'Ombre. Son esprit conscient prit le relais quand elle s'aperçut qu'il manquait quelqu'un à l'appel.

-Euh, monsieur, Astarii n'est plus parmis nous !
-Oh si ne vous inquiétez pas, elle est rentrée il y a quelques minutes. Astarii, tu peux nous rejoindre.

La porte de la chambre des deux femmes s'ouvrit, laissant place à la robe argentée que portait l'incantatrice, et à la jeune femme qui la portait.

-Hum, oui, désolé, c'est ma première mission avec une Arcaniste.
-Ca a tendance à beaucoup surprendre les premières fois. Tu as réussi Astarii ?
-Quelle question, bien évidemment. Voici la carte, elle est protégée, si elle devait atterir entre de mauvaises mains elle serait à téléportée directement ici.
-Bonne initiative. Bon, il nous reste beaucoup de choses à faire. La première sera de vendre notre cristal contre des crédits, nous en aurons besoin. La deuxième est de nous rendre à l'ambassade de la République d'Astiorna, nous y aurons des alliés.
-Des ?? Je ne vous suis pas...
-Ce n'est pas la première expédition que nous envoyons ici. J'ai participé à la première, ainsi que Khelben. Et notre couverture nous a été fournie, à vie, par la République. C'est ce qui nous a permis de nous en sortir. Pour que vous compreniez mieux, un peu d'histoire. Il existe dans cette galaxie trois puissance : le Consulat de Sulmizar, principale terre d'influence de la Confrérie, dirigée par le Haut Consul et l'Assemblée des Grands. Cette assemblée doit comprendre sur ses huit membres, au moins trois sorciers des ombres. D'où notre présence ici... La deuxième est la République d'Astiorna. Le Haut Consul a signé il a plusieurs siècles de celà un Pacte de Non-Agression avec elle, même si les relations ont tendance à être tendues. Mais chaque faction sait qu'une guerre menerait à leur mutuelle autodestruction, d'où cet état de "paix", où chacun garde l'autre en ligne de mire. La troisième est la Fédération Dalarienne, qui maintient un statut neutre, malgré une puissance militaire importante. En effet, quelques-unes de ses colonies se trouveraient en plein centre de la zone de conflit sur une guerre devait éclater. Cet état de fait rend les Dalariens méfiants par nature, et relativement autonomes. Ici, nous venons d'Astiorna. Le Premier Hiérarque y est élu, à vie, parmis les membre du Conseil des Hiérarques, qui gouverne de génération en génération sur la République. Une démocratie à composante monarchiale, serait plus exact que démocratie pure. Mais elle reste l'instance qui nous apportera le plus de soutien pour lutter contre la Confrérie.
-Je comprends mieux maintenant. Bon, qu'est-ce qu'on fait alors ?
-Pour le moment, on vend le cristal. Après, on verra...

Accès aux données, BDD 5567-904
Priorité Gamma 3. Identification COM-P8
Accès autorisé. Bienvenue Commandeur.

Citation :: Renseignements sur Sulmizar : Surface Planétaire

Sulmizar est une planète dont la surface a été urbanisée à à peine plus de 20%. Des plaines verdoyantes, des forêts immenses, des océans purs y sont encore présents.
La beauté de sa natures de laisse pas entrevoir les sombres êtres qui y résident.
La planète est la capitale du Consulat. Un Régime Monarchiale, un régime de terreur imposé par le Temple des Ombres et le Conseil. La population ne peut qu'accepter l'état des choses et vivre sa vie au jour le jour.
Les provinces et colonies semblent toutefois relativement épargnées, les gouverneurs locaux, dans leur majorité, tentent d'éloigner au maximum l'influence du Conseil, et d'oublier l'état qui les dirige. La réalité des choses s'aperçoit toutefois aisément dans les grandes villes du Consulat, où un Sorcier est immanquablement présent, avec ses instruments d'influence, appelés les Fantômes, les serviteurs et soldats du Temple.
Plusieurs Haut Consuls ont essayé de part le passé de réduire son influence et d'y changer quelque chose. Leur disparition soudaine, puis la réapparition de leur corps, déformé, écartlé, ecorché, a fait que ces tentatives ne sont plus que du ressort d'une histoire maintenue interdite à l'enseignement. La sombre forteresse D'Il Gaedan, sur les surplombs des Montagnes du Nord, maintient chaque citoyen dans la réalité, leur rappelle qui ils doivent servir.

Renseignements de Sulmizar : Zone Commerciale
La Spatio-Docks de la planète sont quant à eux sous contrôle de l'Armée Sulmizarienne. C'est la seule force du Consulat qui soit au service direct du Haut Consul. Malheureusement, elle doit remplir constamment des missions de surveillance des frontières, ce qui l'empêche d'avoir une quelconque influence politique.
Ces spatio-docks comprennent entre autre une zone commerciale, où des milliards de crédits et des tonnes de ressources transitent et sont brassés chaque jour.

-Bonjour monsieur vous désirez ?
-400 tonnes de cristal à vendre, voici le certificat de qualité de la Guilde d'Astiorna.
-Bien monsieur. Voici la fiche des cours et l'évolution au cours de la journée. Attente ou VI ?
-VI, j'ose espérer que vous prendrez en compte la qualité première des materiaux.
-Bien évidemment monsieur. Numéro de dock ? Vous aurez un bonus de 10% sur le prix d'achat, compte tenu... de la valeur exceptionnelle des materiaux.
-Je vous en suis reconnaissant. 37-A, transfert sécurisé, et voici pour le paiement de la transaction.
-Merci monsieur. Passez une bonne journée.
-Vous aussi. Allez vous autre, chargez les caisses sur ce tapis.
-A vos ordres !

La vente des cristaux s'était bien passée. Une fois le chargement terminé, le groupe retourna à la navette. Entre temps, Astarii était partie à l'Ambassade d'Astiorna, où elle avait reçu un émetteur diplomatique, qui allait leur permettre de rejoindre la Flotte Républicaine en cas de coup dur.
Sa balade en ville lui avait aussi fait entendre plusieurs rumeurs. La plus interessante était surement un retranchement des Sorciers dans leur forteresse, et une diminution nette de la présence des Fantômes en ville. Bien qu'il en reste aux alentours du Palais du Conseil, sombres gardiens de l'influence des Ombres.
Il se préparait indéniablement quelque chose, et il était sur que le lointain royaume d'Ascalon était une cible potentielle.
Un regain d'activité Dalarienne dans le secteur Mid-est avait mis la flotte en état d'alerte. Les tensions s'en allait grandissantes, ce qui de toutes évidence n'arrangeait pas les activités du Temple. Il allait falloir trouver plus d'informations, et entre directement dans la Forteresse d'Il Gaedan semblait voué à l'échec. Il fut donc décidé de partir pour une planète proche, Falacia.

Citation :: Renseignements sur Falacia : Surface Planétaire
Falacia est une Colonie modèle du Consulat. Située à deux jours de vol de Sulmizar, elle est une des cinq planètes du secteur à comprendre un Sanctuaire du Temple.
La place qu'occupe Falacie dans le Consulat est stratégiquement importante dû non seulement à sa production minière de haut vol, mais également à la présence d'installations lunaires de défense et d'un relais de la Flotte. Bien évidemment, la proximité avec la Capitale a poussé le Temple a agrandir son Sanctuaire, ses Sorciers y veillent au... bon déroulement des événements.

-Contrôle Orbital de Falacia à vaisseau en approche, identifiez-vous.
-Ombre d'Argent identification Alpha-1.
-Identification en cours, merci de mettre votre système d'armement à l'arrêt et de réduire votre vitesse à 50%. Prenez le cap 11-36-77
-Alpha 1, bien reçu, entamons manoeuvres.
-Confirmation radar reçue, identification terminée, vous êtes autorisé à pénéter le système. Bon séjour parmis nous.
-Merci Contrôle, alpha 1, terminé.

-Voilà monsieur, le scan est terminé.
-Parfait Gaëtan. Il faudrait donc nous trouver une clairière isolée dans la forêt, pas trop loin d'un village.
-Je vous cherche ça monsieur.... Ah voilà, je crois avoir trouvé. Nous ne serons en plus qu'à vingt minutes de vol du Sanctuaire.
-Excellent. Carter, allons-y. Une fois posés, activez le camouflage occulaire et radar, nous sommes partis pour rester un petit bout de temps. Et vérifiez notre armement. Astarii, viens, suis-moi, j'ai certaines choses à te dire.
-Je vous suis !

L'équipage se mit instantanément au travail, alors que la navette entamait sa descente dans l'atmosphère. Astarii se demandait bien ce que le Commandeur pouvait avoir à lui dire, que les autres ne devaient entendre... Regardant autour d'elle, elle ne pût s'empêcher de se souvenir de ses heureuses années à l'Académie d'Irator. Cette époque était si proche, mais lui paraissait pourtant révolue depuis une éternité. Le regard inquisiteur du Paladin la tira de sa reflexion.

-Tout change si vite...
-Ce n'est que le début Astarii, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Et ton avenir va faire que ce sera ainsi une bonne partie de ta vie.
-Vous semblez tous en savoir beaucoup plus sur moi que je ne me connais moi même ! J'ai même oublié tout un passage de mon enfance, et...
-Je comprends. Bien... Tu n'es pas un être humain ordinaire Astarii. Ton enfance a disparue quand tu es partir pour Irator, tu as oublié parce-que tes parents ont oublié aussi. C'était nécéssaire. Tu es de ces personnes qui naissent avec un don, avec des capacités hors du commun. Ta vie sera longue. Tout comme la mienne, et celle de ton maître. C'est lui qui t'as suivi depuis ta naissance, jusqu'à ton départ avec nous pour cette mission.
-Mais je...
-Ton avenir ? Tu le sauras bien assez tôt. Je ne peux que t'en révêler une partie, je ne devrais pas mais je sais que le doute, les questions, sont le pire des maux que l'on peut avoir. Tu seras Magistrice, un jour pas si lointain que ça. Tu accompliras de grandes choses, et ton nom restera.
-Magistrice ? C'est...
-Bien, nous avons assez parlé de celà pour aujourd'hui. Je voulais te parler de tout autre chose. Tu auras à affronter ici pour la première fois des êtres à la hauteur de tes talents. Les Sorciers des ombres soint loin d'être des hommes... normaux. Ils pratiquent un art dérivé du tiens, et ils sont loin d'avoir les même scrupules et les mêmes valeurs que nous. Je suis désolé que tu aies à apprendre celà ainsi, si tôt, si brusquement, mais il va te falloir apprendre à tuer, sans remords, sans sentiments. Les êtres corrompus que nous croiserons, eux, n'en auront pas. Les sortilèges de base auront peu de chances d'avoir de l'effet, ce ne sont pas des débutants. Tu devras employer les grands moyens, de nombreuses fois surement. Surtout, n'ai aucune hésitation. Une seconde de doute pourra être la seconde qui te coutera la vie. Qui nous coutera la vie à tous. Garde le vaisseau en m'attendant, je dois vous laisser une petite heure. Repenses-y, et prépares toi.

Valombre s'eclipsa, laissant la magicienne seule avec ses questions. Les réponses ne l'éclairaient pas, ou si peu par rapport aux zones d'ombre qu'elles apportaient.
Mais elle avait au moins réussi à faire un pas en avant dans la compréhension de sa propre vie. Certaines choses prenait maintenant un sens. Elle ferma les yeux puis respira profondément. Il fallait qu'elle se ressaisisse, elle avait une mission à accomplir, et ce n'est pas dans cet état qu'elle y arriverait. Elle attrapa le livre que lui avait donné Khelben, et l'ouvrit. Quelques instants plus tard, ses yeux parcouraient ses pages avec célérité, tandis que son esprit assimilait toutes les connaissances qu'il contenait. Comme celà avait toujours été....

Lorsque la porte de la navette coulissa, Valombre se vit rappeller violemment que l'hiver était déjà bien avancé dans cette region de Falacia. Aucune importance, son corps était habitué aux climats rudes, et ses vêtements de combat suffiraient à le protéger du froid et du vent. Il porta un regard à son positionneur, un appareil relié directement au vaisseau, permettant de se situer sur la planète, et de télécharger les informations contenues dans l'ordinateur de l'Ombre, puis se dirigea vers l'est. Il avait une bonne heure de marche devant lui avant d'arriver à Dastiria, un village de taille respectable situé dans l'hémisphère nord de la planète. Vu sa proximité avec le Sanctuaire, nul doute qu'il y trouverait la résidence d'un sorcier, censé surveiller les allées et venues dans le secteur. Et ce sorcier allait pouvoir l'aider grandement.

Sa marche lui permit d'admirer la magnifique forêt de pins qui l'entourait, couverte de son manteau de neige. La tempête soufflait, et pourtant, aucun endroit dans sa mémoire ne lui avait paru aussi serein, calme et paisible. Sauf peut-être la pointe de la Tour d'Argent.
Le gresillement de son transmetteur le fit sursauter.

-Et bien sir, on veut faire une promenade seul ?
-Oh je vous en prie Carter. Il faut de la discrétion pour ce que je vais faire.
-Vous insinuez que nous n'en avons pas dans les Troupes d'Elite ?
-Bien au contraire... mais si vous tombez face à face avec un Sorcier, vous n'aurez pas les moyens de le vaincre.
-Et pourquoi ne pas nous en avoir parler ?
-Parce-que je savais que vous m'auriez accompagnée de toutes façons. Tandis que là, j'ai bien trois quart d'heure d'avance sur vous.
-Je vous déteste monsieur.
-Je sais Caporal, je sais.

Il allait avoir besoin de soutien si les choses dérapaient. Et trois quart d'heure étaient largement suffisant pour accomplir sa besoin. Carter était une femme capable, très bien entraînée. Mais il savait qu'un soldat, aussi expérimenté et formé qu'il puisse être, ne pouvait rien face au pouvoir d'un sorcier un tant soit peu puissant.
La forêt fit peu à peu place à la plaine nordique de Falacia. Dastiria s'élevait face aux arbres, semblant garder les collines froides qui s'étendaient à perte de vue. Une architecture classique de village de mineur, des maisons construites autour de poutres en bois. Une construction en pierre située au centre du patelin dépassait légèrement des bâtiments qui l'entourait. C'est là qu'il devait se rendre. Valombre prit soin de camoufler son épée sous sa cape, et se dirigea vers les habitations les plus proches.

-Décidément, cette saison n'aura vraiment pas été propice.
-Tu l'as dit, entre le manque de minerai, le froid qui a tué les cultures...
-Et ce con de Sorcier qui ne veut rien faire pour nous aider.
-Mais chut... tu veux finir mort ou quoi ?
-Oui pardon, tu as raison... n'en parlons pas ici. Mais... qui est ce gars qui s'approche là ?!
-Un voyageur ? Etonnant...
-Ouais, je vois pas qui voudrait venir nous voir dans notre bled paumé. On a bien une académie de géologie mais bon... traverser la forêt à pied pour ça...
-Bonjour msieur, on peut vous aider ?
-Bonjour à vous, je crois bien en effet, je suis nouveau sur cette planète, et je crois que je me suis perdu.
-Tenez, venez avec nous, nous vous emmenons chez Silvar.
-Silvar ?
-Oui, c'est le sorcier du village. Nous ne sommes pas loin du Sanctuaire de Falacia alors...
-Ah oui, d'accord. Et il est comment ce Silvar ?
-Sombre, comme les autres...
-Très bien.

Les deux villageois l'emmenèrent à la batisse en pierre qu'il avait remarquée tantôt. Celle-ci possédait une cour entourée d'une petite muraille. On pouvait voir l'Oeil dessiné sur les bannières qui pendaient des deux côtés de l'arche marquant l'entrée du domaine. Il remercia ses guides et fit mine d'entrer dans la cour. Lorsqu'il fut certains que ceux-ci s'étaient éloigné, il porta son regard à la porte en bois qui lui faisait face. Il était temps de se mettre au travail.

Celà faisait un petit bout de temps qu'il n'avait plus eu à se faire... discret. Valombre avait un mauvais pressentiment quant à la réussite de la petite opération qu'il avait en tête, mais de toutes façons il n'avait pas le choix.
Ses yeux analysèrent rapidement les caractéristiques du bâtiment. Peu de fenêtres pour s'échapper en cas de coup dur... Une seule porte. Il détecta la présence de plusieurs enchantements de magie noire, et si ces enchantements ne le trompait, il y avait au moins sept personnes présentes à l'interieur, dont le sorcier. Il murmura une bénédiction, et se projeta d'un bond sur un balcon du premier étage. Personne dans la pièce. Il ouvrit discrètement la fenêtre et se glissa à l'interieur. Des centaines de livres entassés sur des étagères fixées aux murs, et un tapis ornés de motifs sombres, semblant converger vers le centre du tissu... un Oeil.
Alors qu'il observait les ouvrages s'offrant à se vue, ses sens parcouraient le bâtiment en tous sens. Deux Fantômes gardaient l'entrée de la bibliothèque où il se trouvait, dont la porte constituait l'extrêmité d'un couloir venant d'un escalier en colimaçon. En haut... la chambre du sorcier. C'est là qu'il devait aller. Un détails le mettait mal à l'aise : où était Silvar ? Il sentait sa présence mais ne parvenait pas à le localiser. Peu importe. Il fallait d'abord passer les deux Fantômes. Malheureusement, ils étaient loin d'être aussi stupides que des gardiens humains. Et notamment beaucoup plus dangeureux. Une idée germa dans son esprit : le Paladin ouvrit la fenêtre et parcourut les étagères situées face à la porte. Il saisait aux hasards trois livres traitant de Magie Noire, et les dissimula dans un tiroir du bureau qui trônait au centre de la pièce. Il referma le tiroir bruyamment et bondit se coller au mur prêt de la porte. La réaction des gardes ne se fit pas attendre, et les sombres êtres ne tardirent pas à faire irruption dans la salle. Leur voix grave se fit entendre.

-Un voleur est entré... Comment ne l'avons-nous pas entendu en premier lieu.
-Le Maître ne vas certainement pas être content... Qu'a-t-il volé ?
-Trois Livres on dirait... Je savais bien qu'on aurait dû sceller cette fenêtre.
-Etrange tout de même... un voleur, ici, dans ce village ? Et qui s'interesserait à la Magie Noire ?
-Il y a tout de même plus étrange que celà, et nous sommes bien placés pour le savoir.
-Tu as raison. Je vais aller fouiller la ville, toi, préviens les autres.

Lorsque le premier Fantôme se retourna, il porta un regard à l'ombre formée par la porte. Celà faisait longtemps qu'il n'y avait plus personne.
Valombre gravit rapidement les marches de l'escalier. Alors qu'il tendait la main pour entrer dans la chambre, il s'arrêta brusquement. Zut, comment ne l'avait-il pas perçu plus tôt. Un enchantement d'alarme. Et puissant qui plus est. Aucune importance. Il détacha le médaillon qu'il portait au cou et le posa sur la porte. Celui-ci se mit à briller intensément alors qu'il absorbait le sortilège. Quelques instants plus tard, le Paladin fouillait le lieu de repos de Silvar.
Un globe de communication attira son regard. C'était ainsi que le sorcier communiquait avec le Sanctuaire proche. Il ne quittait donc que rarement l'endroit. Le reste était plutôt banal : quelques ouvrages de magie, un livre sur l'histoire de Falacia et... un plan de la région. Certaines annotations restaient floues. Valombre la plia et la subtilisa, son utilité ne tarderait surement pas à se faire connaître.
Un rire cynique l'interrompit dans ses recherches.

-Alors comme ça ils nous ont carrément envoyé un de leurs Paladins ! Pauvre bande de fous.
-Silvar je suppose...
-Lui-même. J'ai quand même mis plusieurs minutes à m'apercevoir ce que ce petit "vol" de livres cachait.
-Il faut croire que votre esprit commence à vieillir cher sorcier.
-Taisez vous ! Vous ne savez vraiment pas à qui vous avez affaire.
-Bien plus que vous ne le croyez.

Une lame scintilla, et en une fraction de seconde les deux Fantômes qui entouraient le sorcier s'écroulaient. Les deux hommes se faisaient maintenant face. Preque seuls, êtant donnés les quatres derniers gardes qui venaient d'entrer.

-Oooh, c'est donc vous... le Chevalier Valombre. Ah non, pardon, passé Commandeur depuis.
-Vous voilà admirablement renseigné.
-Votre intervention a peu d'importance. Vous ne survivrez pas longtemps. Et je n'ai pas de temps à perdre avec vous. Il paraîtrait qu'un vaisseau s'est posé dans la forêt voisine... mes confrères du Sanctuaire ont même voulu aller vérifier, et je me dois de les rejoindre. Adieu Commandeur.

Le sorcier disparut dans un nuage de fumée. Valombre avait fait eu un sursaut aux dernières paroles de Silvar. Ses compagnons étaient en danger ! Et il avait face à lui quatre Fantômes qui allaient beaucoup le retarder... Bon dieu mais que faisait Carter ?

-Hahaha, j'espère au moins que vous nous donnerez un peu de fil à retordre, Paladin. Egorger des dissidents n'a somme toute rien d'excitant ni de difficile. Nous manquons d'exercice.
-Vous ne savez pas qui je suis. Vos compagnons, gisant à vos pieds, le savent maintenant.
-Des incapables pas fichus de faire attention. Nous sommes faits d'un tout autre bois.

A peine le Fantôme avait-il fini sa phrase qu'il s'élança souplement en avant. Le nuage de fumée noire qui l'entourait se mit rapidement en mouvement et s'arrangea dans la forme d'une Hallebarde entre ses mains. L'arme se materialisa complètement pour porter l'estocade... mais qui ne rencontra que le vide. Un bruit sourd derrière le garde lui signifia qu'un de ses confrères était mort. Malgré sa surprise, il se retourna instantanément pour bloquer la Lame qui s'abattait sur lui. Les deux autres Fantôme restant avaient eux aussi invoqué leur arme, et Valombre se trouvait maintenant encerclé. Le premier avait été facile à tuer, profitant de la confusion générée par la première attaque. La partie semblait maintenant plus serrée. Malgré sa lourde hallebarde et le manque d'espace., l'homme qui lui faisait face parait les coups du Commandeur avec souplesse et agilité. La situation vira au cauchemar quand les deux autres entrèrent dans le combat.
Malgré la quantité de coups qui pleuvait sur lui, le soldat d'Altyr analysait le combat de ses assaillants. Ils étaient très bien entraînés, sans compter la puissance qui les habitait. Mais il avait repéré une faille.
Il bloqua une des hallebardes au sol avec la Lame de le Licorne, et soudain son médaillon lacha un aveulant éclat de Lumière. Profitant de la surprise il saisit le poignard rangé dans sa chaussure droite qui vola une fraction de seconde plus tard dans la gorge du Fantôme immobilisé. Il pivota dans le même moment, laissant sa lame décrire un arc de cercle qui décapita un deuxième chevalier de la mort. Plus qu'un.

-Vous êtes plus difficile à tuer que ce que j'avais imaginé Commandeur. Mais celà à maintenant trop durer.

Alors que le dernier garde sombre parlait, son arme s'était dissipée en fumée, et laissa place à deux longues épées. Les deux adversaires se jugeaient du regard. Chacun était décidé à être celui qui tuerait l'autre.
Le duel allait commencer quand une détonation sèche retentit.

-Eh bien monsieur, je vois que vous y êtes allé en toute discrétion hein.
-Carter ! Vous en avez mis du temps !
-Oui ben désolée, j'ai fait ce que j'ai pu.
-Aucune importance. Il faut vite retourner à l'Ombre. Vite !

Lorsque le Commandeur et le Sergent arrivèrent au point d'atterissage de l'Ombre, un paysage detruit leur apprit qu'il était trop tard. Leur vaisseau n'était plus qu'une épave fumante, littéralement coupée en deux, visiblement par un éclair d'une force inouïe. Une vingtaine de Fantôme gisaient autour, le corps criblés de balle. Valombre distingua aussi trois sorciers des ombres, tous tués par magie. Astarii avait tout donné, mais ça n'avait pas été assez...

Les deux Altyriens se dirigèrent vers la parti avant de la navette déchue. Le Caporal identifia rapidement les corps des soldats Jolinhar et Gaëtan, morts les armes à la main. Astarii et Firmar n'étaient pas avec eux.
Conformément au réglement des Forces d'Intervention, Carter préleva les puces biométriques de ses anciens camarades pour les détruire, et avec l'aide du Commandeur les plaça à l'exterieur de l'épave pour les brûler.
Son regard se perdait dans les flammes. Elle aurait dû rester... Un léger gémissement la réveilla soudain.

-Monsieur, vous avez aussi entendu ?
-Oui Caporal. Ca venait de la partie arrière..
-Mais il n'y avait que la soute pour le Cargo ?
-Je sais Caporal, mais il y avait aussi l'arrière de la salle centrale... Si quelqu'un y était au moment du choc, il a très bien pu ramper jusque dans la soute.

Les armes à la main, ils se dirigèrent avec précaution jusqu'à l'arrière du vaisseau. De légers bruits de grincements leur confirmèrent que quelqu'un de vivant s'y trouvaient. Couvert par le Caporal, Valombre tendit la main vers la porte des soutes, se plaça sur le côté et l'ouvrit violemment.
Lorsqu'il vit Carter ranger son arme, il rengaina son épée et tourna la tête vers l'interieur.

-C'est Astarii monsieur. Elle est dans un sale état.
-Astarii ?
-Val... Command... Je...
-Chut, reposes-toi, tu ne dois pas faire d'effort. Je vais m'occuper de toi.

La magicienne avait ressombré loin de la conscience. Penant plusieus heures, le Paladin usa de prières de soin dont sa profession avait le secret, jusqu'à ce que son état se soit stabilisé.
Le Caporal et lui récupérèrent ce qui l'était dans la clairière calcinée, avant de faire un feu dans l'abri offert par la soute où ils avaient trouvé Astarii.

-Il reste toujours Firmar à trouver monsieur.
-Je me permets de vous contredire Carter. Vous voyez le petit tas de cendres là-bas, qui commence à partir avec le vent ?
-Oui mais... je ne comprends pas où vous voulez en venir là...
-C'est Firmar. Un sort puissant de magie noire. Il a été brûlé sur place, en quelques secondes, à une température extrêmement élevée.

L'image suscitée par la remarque ammena le silence sur le groupe maintenant réduit. Ils n'allaient pas pouvoir se déplacer avant quelques jours au moins. Heureusement, les provisions étaient restées à l'abri dans la câle où ils se trouvaient. Restait à espérer que la Confrérie n'allait pas revenir d'ici là...

-Elle se remet bien, dans deux jours je pourrais la réveiller, et d'ici une semaine on pourra s'en aller.
-Heureusement ! Les réserves s'amenuisent malgré mes raids nocturnes...
-Je sais bien Carter, mais ce que vous avez vu comme blessure externes masquaient d'autre malédictions beaucoup plus profondes. Et même si ça paraît simple à soigner, c'est loin de l'être.
-Oui Monsieur.
-Bon. Vous m'avez dit avoir trouvé quelque chose dans votre dernière expédition au Sanctuaire.
-Oui. Il semblerait que la grande majorité des sorciers qui y étaient soient partis, ce qui explique que je n'ai jusqu'à présent pas été découverte. Pourquoi, celà reste un mystère, mais j'ai trouvé ce cristal de données.
-Ah, montre-moi ça. Il va nous falloir une interface pour le lire... et celle du vaisseau est foutue.
-Au vu de votre mine... extrêment déconfite je serais prête à parier que vous avez une solution.
-On ne peut rien vous cacher Carter. Il va falloir m'aider à réparer le transmetteur du vaisseau... étonnament, même par ici nous avons des alliés.
-Des alliés ?!
-Vous comprendrez bien assez vite. Maintenant, au travail.

Avant-poste de Kirtor, troisème ceinture d'astéroïdes du système 27
Territoire de la République d'Astiorna

-Mon colonel, j'ai capté une transmission assez bizarre. La signature ondulatoire ne correspond pas à nos emetteurs standard, mais la procédure d'envoi dit que c'est un des notres... Je l'ouvre ?
-Attendez, montrez-moi ça. Bizarre en effet... Allez-y, procédure d'ouverture sécurisée.
-A vos ordres. Voilà c'est envoyé.
-Hmmm, bien ce que je pensais. Transmettez au QG des opérations spéciales à Astiorna, et lancez la procédure d'effacement 34.
-C'est fait.

QG des forces armées de la République d'Astiorna
Deuxième Lune d'Astiorna
Département des Opérations Spéciales

-Messieurs, bonjour. Notre base avancée de Kirin a capté ce matin une transmission cryptée, et scellée par l'insigne d'Altyr.
-D'Altyr ? Mais...
-Oui, il semblerait qu'il soit revenu.
-C'est une certitude. Nos agents ont tout vérifié.
-Cette histoire commençait à devenir une légende par ici... Comment est-ce possible de vivre si longtemps ?
-Un mystère parmis tant d'autres, mais bon.
-Bon, dans ce cas, le serment qu'à fait notre Etat-Major il y a de celà plus de cent ans doit être rempli. Il demande que nous l'aidions à venir ici, sur Astiorna. Quelles sont les coordonnées ?
-C'est le seul problème John. Falacia.
-Quoi ?! C'est impossible de faire quoique ce soit là bas ! Vu la proximité avec Sulmizar, envoyer un de nos vaisseaux armé dans le secteur, c'est prendre le risque d'une guerre s'il est détecté !
-Je sais bien, mais peut-être que le code alpha qu'il a joint à la transmission pourrait peser dans la balance.
-Un code alpha ? Renseignements prioritaire de guerre ? C'est impossible...
-Bien au contraire. Nous savons depuis longtemps que le Sanctuaire de Falacia cache quelque chose d'important sur la planète. Et si ce Valombre a bien les ... capacités que lui prettent le dossier que nous ont laissés nos prédécesseurs, et qu'il se trouve là bas, il est bien le seul homme qui peut avoir trouvé de quoi il s'agissait.
-Le risque est grand...
-Je reste persuadé que le jeu en vaut la chandelle.
-Messieurs, je crois avoir la solution à vos problèmes.
-Et bien, nous vous écoutons Colonel Xavier. Je ne doute pas que les services secrets aient la clé pour nous délivrer de cet affreux dilemme.
-Hahaha, ne me faites pas rire Général, comment voulez-vous que mes hommes me respectent après ! Bon. Depuis quelques mois déjà mon service a formé un équipage pour des missions ... assez spéciales. Nous leur avons appris l'art de la contrebande et des opérations illégales. Ils opèrent dans le coeur même du territoire de Sulmizar. Et ils sont très efficaces, comptant à leur seul actif une bonne centaines de vaisseaux de transport arraisonnés. Et comme tous mes hommes, d'excellents soldats issus de nos meilleures équipes de commandos. Leur vaisseau est Dalarien, et ne possède plus aucune marque d'identification. Rapide et de plus, ils sont habitués depuis le temps à échapper aux forces du Consulat. Et c'est certainement le mode d'action capable d'arriver sur place le premier.
-Quand est-ce que je vous ai donné mon aval pour ça Colonel ?
-Oh, euh... surement dans un tas de paperasserie quelconque mon Général. Je n'ai pas cru devoir vous... embêter avec toutes les affaires courrantes du service.
-Hum, je vois. Il faudrait quand même que je lise un peu ce que je signe, ça finira par me jouer des tours. Je suis pour.
-Pour également.
-Aucune objection, pour.
-Très bien. Prévenez le Hiérarque en charge des armées, euh... comment il s'appelle déjà...
-Uther Général, Uther.
-Ah oui, exact. Allez messieurs, tout le monde au travail.

Plusieurs messages traversèrent le vide de l'espace, et les forces frontalières d'Astiorna passèrent en alerte. Le rapatriement du Commandeur et de ses hommes devait être discret et ne pas éveiller l'attention de la Confrérie. Une partie tendue s'engageait.
Très loin de la capitale de la République, un vaisseau attendait, posé sur un astéroïde...

-Madame nous recevons un message d'Astiorna.
-Quoi ?! Nous ne devions pas entrer en contact avec le QG avant deux semaines !
-Ordres prioritaires de mission.
-Bon montrez-moi ça... hmm... Ils sont vraiment devenus complètement mabouls. Nous approcher si prêt de Sulmizar ! Bref, nous n'avons pas le choix. Faites décoller l'Esperance, direction le système de Falacia. Mais le plus prêt possible du Soleil, je n'ai aucune envie qu'on détecte notre saut hyperespace.
-On est parti !

-J'espère qu'ils auront reçu le message, la batterie de secours est HS.
-Il faut l'espérer. Ce que nous avons rammené de notre dernière expédition au Sanctuaire doit parvenir à la République. Il en va de leur sécurité, mais aussi de la notre.
-Vous avez raison. Ah tiens, je crois qu'Astarii se réveille monsieur.

Il avait du accélerer le processus de guérison. Si Astiorna leur envoyait de l'aide, la magicienne devait être sur pied et opérationnelle. Il n'aimait pas devoir le faire, celà allait contre les principes de la nature, mais c'était là un cas d'extrême urgence.
La jeune femme mit quelques temps à reprendre ses esprits. Le soir tombait quand elle leur conta ce qu'il s'était passé plus d'une semaine avant. Cinq sorciers et une trentaine de Fantômes les avaient attaqués. Ils avaient résistés aussi longtemps que possible, et Astarii avait réussi à terrasser trois des sorciers. Ce qui l'avait épuisée, laisant le champ libre aux deux survivants pour détruire le vaisseau et tuer les trois soldats de Carter.
Elle avait compris comment fonctionnait une facette de son art, celui de détruire et de tuer. Son esprit s'était endurci. Une transformation brutale, mais nécéssaire. Elle était définitivement prête à combattre.
Bien qu'extenuée, elle insista auprès du Commandeur pour obtenir les livres de magie noire subtilisés tantôt à la demeure de Silvar. Les étudier pourraient l'aider à contrer les sorciers. Elle s'enferma dans leur lecture, pour n'en ressurgir que pour le repas du soir.
Un beau matin, Carter revint de sa patrouille quotidienne l'air grave.

-Nous avons un problème.
-Nous vous écoutons Caporal.
-Il semblerait que l'armée du Consulat ait débarqué un peloton sur la planète, ils ont détecté notre épave et se dirigent par ici.
-Mais... ça n'a pas de sens ! Si le Conseil est sur de nous avoir éliminé... à moins que... à moins que les Sorciers aient maintenus l'armée en dehors de leurs dernières opérations. C'est tout de même étonnant. Bref, dans combien de temps seront-ils ici ?
-Deux heures au maximum. Et ils ont des véhicules, impossible de les distancer.
-D'accord... Bon, préparons le terrain alors. Astarii tu te sens en état ?
-Question bête, bien sur que oui ! Je vais poser quelques glyphes.

Plusieurs pièges furent posés ainsi que des protections magiques. Ils seraient bien restés cachés, mais impossible d'échapper au détecteurs thermiques. Le Caporal Carter avait rassemblé les armes qui leur restait : quelques fusils d'assaut, une mitrailleuse lourde, une dizaine de grenades et un canon à plasma portable. Une arme dévastatrice contre les véhicules et qui a l'avantage de se manier comme une lance-roquette, mais sans la contrainte de la recharge et avec une capacité de transport de munition beaucoup plus élevée : le tir êtant essentiellement une concentration d'énergie, les chargeurs étaient des batteries portables rechargeables, chacune d'elle pouvant fournir une dizaine de tirs mortels.
L'attente fut interminable. Bientôt sortirent de l'orée de la forêt deux véhicules de patrouille légers.
Une boule bleue fusa de l'épave au centre de la clairière et vint percuter le premier tout-terrain, qui explosa soudainement.

-Joli tir monsieur.
-SORTEZ DES VEHICULES LEGERS, AUX POSTES DE COMBAT !

Les soldats sulmizarien eurent juste le temps d'évacuer le deuxième transport avant qu'il ne subisse le même sort que son jumeau. Ils se placèrent rapidement à couvert alors que plusieurs tirs de fusils d'assaut tuaient deux d'entre eux.
La riposte ne tard pas à venir, il restait encore deux véhicules légers transportant chacun une dizaine d'hommes, et surement deux chars lourd. Valombre ne savait toujours pas comment ils allaient s'en sortir... Il tira quelques projectiles pour détruire les transports, maintenant vide avant de laiser tomber l'arme lourde pour un fusil d'assaut. Carter avait descendu quelques adversaires, mais ceux-ci maintenant à couvert... dans leurs épaves étaient maintenant beaucoup plus dur à atteindre. De plus, la clairière était à présent cernée, ce qui rendait les positions de tir à couvert beaucoup moins nombreuses.

-Astarii, je croyais que tu avais posé des glyphes !
-Je sais mais ils ne sont absolument pas passés à proximité, je dois les déplacer à distance, et avec tout ce raffut c'est vraiment pas évident !
-Combien de temps ?
-Dans trente seconde je pourrais faire sauter la barricade qui est juste en face de vous !

Elle n'avait jamais fait ça avant, mais la solution lui était venue instinctivement. Elle portait son esprit vers les glyphes explosives invisibles qu'elle avait placée, les dénouait de la réalité pour les reposer plus loin. Mais c'était loin d'être évident, il lui fallait beaucoup de concentration, et les rayons des fusils laser des soldats ennemis ne l'aidaient absolument pas.
Elle avait bientôt déplacées ses quatres glyphes autour du premier couvert improvisé par leurs assaillants. Une simple impulsion de sa pensée provoqua une explosion étincelante qui réduit en poussière les hommes qui s'y étaient réfugiés.
Les échanges de tir s'intensifièrent. Astarii lança plusieurs boules de feu sur les positions ennemies, mais trois autres transports avaient débarqués des renforts. Deux explosions secouèrent soudain l'épave de l'Ombre.

-Oh non. Leurs chars sont là. Non, posez-ça Carter, leur coque résiste à la chaleur, le plasma ne servira à rien.
-Merde. On fait quoi monsieur ?
-Laissez-moi réflech...

Un sifflement aigu vint apporter la réponse à cette question. Deux missiles anti-char tombèrent du ciel sur les véhicules lourd et les firent voler en éclat. Le tir de plusieurs batteries laser forcèrent les sulmizariens à se replier. Lorsque Valombre leva les yeux, il put admirer l'Esperance qui se plaçait en vol stationnaire au dessus d'eux. Une écoutille sur le ventre du vaisseau s'ouvrit, et la tête d'une femme en sortit.

-C'est quoi le mot de passe Commandeur ?
-Retour de l'Ange.
-Désolée d'être en retard. Le Général Manolty vous fait ses compliments.
-Vous arrivez à point nommé !
-Regroupez-vous, l'Esperance est équipé d'un téléporteur.

Quelques instants plus tard, le vaisseau sortait de l'atmosphère de Falacia, les Altyriens à bord. La frégate du Consulat ne parvint jamais à le rattraper, et bientôt l'Esperance activait sa propulsion hyperespace vers Astiorna.

-Wouf, on l'a échappée belle.
-Et nous ne savons toujours pas qui nous devons remercier...
-Oh, toutes mes excuses. Capitaine Balinda Voltigen, Services Secrets de la République d'Astiorna.
-Eh bien merci Capitaine. Je suppose que vous savez déjà qui je suis... Voici l'Arcaniste Astarii, et le Caporal Carter.
-Enchantée. Franchement, tout ceci me dépasse. Votre histoire a failli sombrer dans la légende Commandeur...
-Je m'en doute bien. Et pourtant, nous voici. Voici le sceau que nous a remis le Hiérarque d'antant.
-Nous avions capté son signal, ce qui explique notre intervention. Bien, j'ai ordre de vous rammenner au QG, pour les informations, vous verrez directement avec mes superieurs. Je ne peux que vous souhaiter bon voyage à bord de l'Esperance. Venez, je vais vous conduire aux chambres des invités.

QG des forces armées de la République d'Astiorna
Deuxième Lune d'Astiorna
Divison des Opérations Interarmées

-Bonjour Commandeur. Le voyage s'est bien passé ?
-Très bien merci.
-Je me présente, Colonel Xavier, direction des services secrets militaires. Voici le Général Pandragon, commandant en chef des armées de la république, Amiral Calandrath, première femme à diriger la flotte, et le Général Vargus, commandant des Forces spéciales. Le Hiérarque Uther ne devrait pas tarder.
-Enchanté messieurs, dame. Commandeur Valombre, émissaire de la Tour d'Argent d'Altyr et Commandant adjoint à la Garde Noire. J'aurais souhaité vous rencontrer dans d'autres circonstances. Merci d'être venus nous secourir en tous cas. Voici l'Arcaniste Astarii, premier cercle des arcanes, qui m'accompagne pour cette mission. Je crois que vous attendez tous que nous en venions aux faits. Plusieurs incursions de la Confrérie sur les terres d'Ascalon nous ont conduit à envoyer ici une nouvelle mission. L'enquête nous a menée au sanctuaire de Falacia. Visiblement la Confrérie nous y attendait, j'y ai perdu trois hommes. Mais nous avons réussi à nous introduire à plusieurs reprises dans le sanctuaire, et ce que nous avons découvert vous concerne directement. Les sorciers du Temple Noir veulent s'emparer du Cristal des Arcanes sur Irator. Comme vous le savez la Tour d'Ivoire est imprenable de façon... conventionnelle. Aussi ils ont élaboré une arme secrète dont nous ignorons malheureusement presque tout, si ce n'est qu'elle est très volumineuse. De façon assez logique ils veulent déplacer leur flotte, mais ceci les exposerait à une attaque de votre part. Leur plan est donc simple : s'emparer d'Astiorna pour avoir le champ libre pour atttaquer Irator.
-Une guerre ?! Mais... ils sont fous ! Les pertes seraient énormes des deux côtés... Leur force est équivalente à le notre.
-Justement, je crois que non. Quand nous étions encore sur Sulmizar, nous avons trouvé ceci.

Valombre sortit une micro-puce de sa manche, et la tendit à l'officier Astiornien derrière lui. L'affichage holographique au centre de la pièce s'activa, et révela l'armada du Consulat. Des milliers de vaisseaux rangés par classe et type d'armement.

-Oh mon dieu... mais comment avons-nous pû rater ça ? C'est impossible... leur flotte est pratiquement quatre fois plus grande que ce que nous avons dans nos fichiers de renseignements...
-Vraisemblablement, ils ont construit en toute hâte de nombreux chantiers spatiaux que des sorciers se sont efforcés de camoufler. Et pour les équipages, la quantité de Fantômes a énormément augmentée, certains surement créés par magie noire. Ceci est doublement inquiétant dans le sens où l'art des sorciers a de toute évidence énormément progressé depuis ma dernière ... visite. L'offensive ne devrait plus tarder...
-Contactez immédiatement le Haut Hiérarque, réunion immédiate du Conseil de Guerre. Placez toutes les forces en alerte maximale, et commencez l'évacuation des colonies trop exposées.
-A vos ordres mon Général.
-Mais comment allons-nous faire contre... ça ?
-Je ne sais pas Amiral, je ne sais pas...

-Vous vouliez me voir Commandeur ?
-Oui Amiral. Je crois avoir une solution pour renverser la situation.
-Vous nous aidez déjà tellement, vous êtes pratiquement tout le temps en mission à notre service, je ne me vois vraiment pas vous en demander plus.
-Ecoutez Amiral, nous sommes responsable de ce qui arrive, en partie tout du moins, c'est normal que nous vous aidions. Simplement à trois c'est un peu compliqué de tout faire changer. Vous savez comme moi que la mort du Général Pandragon dans la bataille de Kirtor a porté un serieux coup au moral de vos troupes, ce qui n'a rien arrangé à la situation.
-Oui oui, vous avez raison... mais je vous retiens sur votre responsabilité dans tout ça, le Consulat aurait fini par nous déclarer la guerre de toutes manières, les relations avec eux étaient beaucoup trop tendues depuis beaucoup trop longtemps. Bon, je vous écoute alors...
-La flotte royale d'Ascalon est aussi importante que les forces du Consulat, mais notre armement est plus sophistiqué. Vos vaisseaux ont une meilleure technologie que la leur, ce qui vous permet de résister tant bien que mal malgré leur superiorité numérique. Mais ce n'est pas suffisant, on perd du terrain constamment. Mon idée est simple, rammener une partie suffisante de notre flotte ici pour repousser leurs forces.
-Mais... c'est impossible ! La distance à parcourir est... inimaginable.
-Le Caporal Carter, Astarii et moi même l'avons déjà fait. De plus, Astarii a mené quelques recherches, vous avez ici un fragment de cristal des arcanes, dans le système d'Astiorna. Elle est convaincue que l'on peut le relier directement au cristal d'Irator, et exploiter le lien créé pour rammener des vaisseaux lourds ici. La première chose à faire est de localiser ce fragment.
-De quoi avez-vous besoin ?
-D'un vaisseau rapide avec des capteurs ou du moins de quoi en installer.
-Très bien, je vous prépare ça, il sera disponible dans le hangar trois d'ici une demi-heure. On vous installe nos capteurs expérimentaux les plus précis et sensibles possibles.
-Merci Amiral. Je sais que le Général était de vos amis, je suis désolé qu'il aît succombé. Mais soyez certaine qu'il est fier du travail que vous accomplissez dans les fonctions qui étaient siennes.

Il sortit du bureau de l'Amiral Calandrath. La guerre avait commencée un mois plus tôt, et plusieurs avant-postes frontaliers de la républiques étaient déjà tombés. Le Fort du Nord était la prochaine cible. Ce fort était un des centre de commandement des armées, il ravitaillait l'ensemble des forces dans son secteur, coordoonait leurs attaques, et abritait un ensemble de systèmes de détection imposant, ce qui lui donnait sa valeur stratégique inéstimable. Les points de défense menant au Fort tombaient déjà un à un. La défense républiquaine commençait déjà à se préparer à l'inévitable bataille. Il fallait faire vite... très vite...

Viens.... viens petite... viens à moi...
Tu me cherches... Tu me trouveras... Tu trouveras ton destin...

-Astarii... Astarii !
-Ou... Oui, désolé, une somnolence passagère.
-Toujours rien... c'est à croire que ce cristal n'existe pas !
-Si si, il est là, pas loin de nous, mais quelqu'un ou... quelque chose en dissimule la présence. Moi-même je n'arrive qu'à déceler sa présence que periodiquement.
-Un gardien ? Etrange... Enfin, il est vrai que nous ne connaissons pas encore tous les mystères des cristaux...
-Eliador y a passé toute sa vie, et même si... attendez... là, juste devant nous, il est là !
-Devant... Tu es sure Astarii ?
-Oui oui, certaine !
-Carter ?
-Ben... monsieur il n'y a rien devant n... A moins que... si, la ceinture d'asteroïde. Il y en a un de grande taille à quelques encablures.
-Allez-y Caporal, placez vous à proximité et scannez le.
-J'aimerais bien monsieur, mais tous nos capteurs sont complètement HS, plus on s'approche, plus le signal de brouillage est fort. On ne pourra bientôt même plus utiliser les systèmes de communication.
-Alors c'est que nous sommes sur la bonne piste.

Le vaisseau s'approchait lentement d'un imposant morceau de pierre, dissimulé au sein du troisième champ d'asteroïdes du système d'Astiorna. Ses congénères, plus petits, semblait s'arranger autour, telle une protection mouvante, prête à se refermer sur les voyageurs imprudents qui osaient la pénétrer. Les talents de pilote du Caporal Carter leur permirent d'arriver à proximité de leur objectif sans encombre. Regardant autour d'eux, ils se sentirent tout à coup seuls, perdus dans l'univers, coupés du reste du monde. Des ombres tournouyantes à la surface du bout d'astra sembla tout à coup surgir une ouverture. La navette s'y engoufra...

Bien... tu avances...suis le chemin.... approches...approches...

-Nous sommes au bon endroit, je le sens...
-Difficile de croire le contraire... L'air est surchargé d'énergie magique...
-Euh... monsieur ?
-Oui ?
-C'est étrange... d'après l'ordinateur, la distance que nous avons parcourue depuis que nous sommes entrés dans l'asteroïde est à peu près égale au triple de la largeur de celui-ci... et... et j'ai l'impression que ce n'est plus du vide mais de l'air qui nous entoure ! Les concentrations gazeuses en oxygène et en azote augmentent de manière significative ! A ce train là, dans moins de trois minutes nous serrons dans un environnement respirable ! Comment est-ce possible ?
-Nous sommes en un lieu où rien n'est étrange Caporal. Et il est probable qui vous voyez ici des choses inimaginables. Personne ne peut dire ce que nous allons trouver... Ce qui m'étonne c'est que nous n'ayons pas décelé la présence de cet endroit quand nous sommes venus dans ce coin reculé de l'univers la première fois...
-Avec Khelben ?
-Oui, entre autres. Il était déjà suffisament puissant pour avoir ressenti une telle force... Et ça m'étonnerait qu'il l'ait perçue sans rien me dire.
-La conclusion logique serait que ce cristal n'y était pas à l'époque.
-Oui, et c'est surement ce qu'il y a de plus étrange ici...

Le tunnel semblait interminable. Celà faisait plus de deux heures que le vaisseau avait pénétré l'asteroïde. Plus il avançait, plus les paramètres de l'environnement exterieur évoluaient vers des valeurs compatibles avec la vie : température de 25°C, pression à 1.01 bar, concentration en oxygène dans l'air de 27%.
La navette sortit soudainement du boyau etroit pour surgir dans une immense cavité, ce qui semblait être le "coeur" de l'étrange formation de pierre. On pouvait distinguer dans les parois lisses un petit escarpement, suffisament grand pour qu'un vaisseau léger s'y pose. Une ouverture semblait partir de la passerelle naturelle.
Le Commandeur Valombre fit signe au Caporal Carter de s'y poser. Quelques instants plus tard, alors que les soldats prêtés par l'Amiral Calandrath restaient derrière pour surveiller l'embarquation, les hommes d'Altyr continuèrent leur chemin à pied.
La roche qui constituait le nouveau tunnel où ils s'étaient engagés semblait irradier d'une pâle lueur bleue, rappellant les couloirs les plus profonds de l'Académie d'Irator. Malgré le calme regnant, le lieu était pesant, l'air dense, et l'apparenté sérénité du Paladin de la Garde Noire ne suffisait pas à rassurer ses compagnons. Rien de ceci n'était naturel, et ils savaient tous que la tache qui les attendait n'avait rien de facile. Même s'ils n'avaient aucune idée de ce qu'ils allaient trouver au bout du tunnel...

Ils débouchèrent tout à coup dans une immense caverne, dont on ne pouvait voir ni le plafond, ni le fond. Loin devant brillaient une mince lueure bleue. Autour d'elle, on distinguait dans le noir de très légers reflets, à peine persceptible, comme quelque chose qui volait autour...
Soudain, une voix grave et profonde résonna sur les murs alentours.

-Vous voilà enfin
-Qu'est-ce que...
-Celà fait longtemps que je vous attend.
-C'est... c'est la voix, dans mes rêves je...
-Dans tes rêves ? Pourquoi ne m'en as-tu pas parlé Astarii ?
-Je ne pensais pas que c'était important... je...
-Commandeur qu'est-ce qui se passe ?
-Voyons... ne chuchotez pas ainsi... approchez, approchez...
-Qui êtes-vous ?
-Hahahahaha, jeune magicienne, tu es bien curieuse...
-Cette comédie suffit ! Je t'ai reconnu infamie... Ta voix n'aura pas changée en plusieurs siècles, ni tes petits jeux ridicules...
-Tu auras mis le temps, Valombre... Je ne pensais pas qu'on se reverrait... En tous cas, pas maintenant, et pas ici.
-Vous... vous connaissez cette ... cette ... créature ?
-Oh que oui je la connais... Je vous présente Néfarian le Gardien...

A ces mots, la lueure bleue s'intensifia majestueusement, et d'un coup, on pouvait y voir comme en plein jour. Le lumière diffusait depuis un fragment de cristal, disposé au centre de l'imposante caverne, et éclairait les parois de roche qui le gardaient.
Mais les yeux de la petite compagnie se tournait vers la grande bête qui s'était posée entre eux et le cristal. Deux yeux rouges, une paire d'elle, quatres griffes acérées, et des nasaux fumants, un dragon aux écailles noires, semblant rire de la surprise qu'il venait de créer.

-Que fais-tu ici, et que veux-tu cette fois-ci ?
-Une bien vague question, petit paladin... Et nous allons avoir plein de temps pour en débattre...

Ses yeux s'illuminèrent d'une malice profonde, tandis qu'ils purent entendre l'échos de son rire.